KLS sort la 4ème partie de sa mini-série de clips conceptualisés (Vidéo)

KLS est un artiste Marseillais jouant le personnage d’un anti-héros torturé dans une mini-série de
(pour l’instant) 4 clips. Sa proposition musicale est poignante et dénonciatrice d’une négligence des
relations sociales et d’un monde qui tourne à l’envers.
Dans un univers très pop, mélancolique, puissant et à la fois très frêle, KLS interprète son personnage
à merveille. Le fil conducteur créé dans le premier clip «Shit Machine» le 27 Janvier, laisse la place à
un story-telling qu’il dévoile tout le long durant sa mini-série. Les 4 clips se suivent de quelques
semaines et laissent, en l’espace d’une dizaine de minutes de clip au total, une histoire passionnante.
Le narrateur y évoque tous les thèmes et toutes les ambiances qui lui traversent l’esprit durant sa
journée compliquée, dans une vie et un appartement peu rangés, abandonnés d’esprit et de corps.
Le poisson rouge du premier clip se retrouve jeté aux toilettes à l’épisode 4, mort après négligence
de son propriétaire. En parlant de négligence, c’est l’un des thèmes principaux qu’évoque l’artiste,
dans un appartement trop petit, une envie de sortir mais pour aller où ?
Le besoin de respirer, de sortir, de s’aérer, est vite rattrapé par la vie extérieure, le «monde de
dehors » qui est lui encore plus sombre que celui que s’impose KLS dans son T1. Une impression que
cette vie n’est qu’une immense « Rue des oubliés » comme le veut son titre numéro 2.
Misère sociale, précarité au logement, violences policières, la drogue dure ou douce et la solitude:
KLS semble être un porte-parole des négligés, des oubliés. C’est un tableau très noir à la production
musique pourtant enjouée que nous propose l’interprète; il semble vivre avec malgré tout. Chanter, boire, pour oublier qu’il fait partie des oubliés.
La vie est d’autant plus compliquée que, de par son corps et son esprits tous deux torturés, il partage
donc sa vie avec un poisson rouge dans le premier clip, qui est mort dans le 4è; puis avec une
poupée gonflable qui ne veut finalement que son argent car elle se prostitue, ou son barman qui lui
sert sa dose quotidienne de bonheur pour l’aider à s’endormir sur un coin de son bar.
Le quatrième épisode «Dans mon T1» fait aussi écho à la situation compliquée liée à la précarité au
logement et au reconfinement annoncé par le président de la République à l’approche du mois
d’avril.
Des milliers d’étudiants et de personnes isolées souffrent de troubles mentaux depuis plus
d’un an, et c’est là tout ce qui est pointé du doigt par l’artiste: la solitude d’un T1.
Un appartement de 2 pièces, trop petit pour pouvoir les accueillir, lui et ses démons, trop petit pour
pouvoir réfléchir, mais en tous cas assez grand pour proposer une composition musicale et des clips
de grande qualité.