Nouvel album, nouveau film : Soso Maness, itinéraire d’un artiste

Redigé par le 4 juin 2021 à 05:56
Nouvel album, nouveau film : Soso Maness, itinéraire d’un artiste

Nouvel album, nouveau film : Soso Maness, itinéraire d’un artiste

L’artiste décide d’envoyer du lourd en ce début du mois du juin. Le marseillais sort aujourd’hui son nouvel album « Avec le temps », qu’il accompagne d’un court-métrage inédit.

En deux ans, la vie de Soso Maness a complètement changée. Il faut dire qu’avant la musique, l’artiste a traversé des périodes difficiles. Le minot de Marseille grandit dans la cité Font-Vert. Quand il est au collège, il commence à travailler pour le « réseau » de son quartier, c’est-à-dire ceux qui vendent de la drogue. Il monte les échelons en passant vendeur puis gérant de cette mini-industrie. Il passe aussi quelques temps à l’armée, tente le rêve américain en déménageant à New-York quelques mois, mais Marseille le rappelle toujours. Soso enchaîne aussi quelques peines de prison. Un passé remplis que l’artiste a toujours assumé dans ses textes sans jamais glorifier ses erreurs.

Entre 2013 et 2016, le rappeur se fait remarquer à travers quelques sons qu’il fait en même temps que son business illégal à côté. Il travaille notamment aux côtés de Jul à l’époque. En 2018 il commence à se mettre à fond dans la musique. En effet, après une nouvelle sortie de prison, il est signé dans une maison de disque, ce qui lui permet de se consacrer à fond dans la musique. Le marseillais envoi alors plusieurs sons qui le font monter doucement mais sûrement comme « Pochon Vert » ou « Sosorina ».

Tout ça le mène à la sortie de « Rescapé » en mars 2019, son premier album. Sa vie, son passé, le trafic de drogue : l’artiste raconte tout sans retenue à travers de grosses punchlines. Le projet est notamment porté par le single « TP » et son clip. Le concept visuel, inédit, montre réellement la journée type d’un vendeur de drogue, à l’aide d’une caméra qu’il a sur la tête. Pourtant, comme une boucle interminable, Soso Maness apprend quelques jours avant la sortie de l’album qu’il doit effectuer une nouvelle peine de prison. Il est condamné à 18 mois de prison (dont 12 ferme) pour une affaire de stupéfiants datant de 2015. Attendu à la prison des Baumettes il parvient, à l’aide de son avocat, à effectuer cela sous une autre forme que l’incarcération.

2020 : folie et frustration

Après le succès du premier album, bientôt certifié disque d’or, Soso Maness revient en juin 2020 avec son nouveau projet « Mistral ». Ce dernier est plus équilibré, plus juste, le rap est amélioré et le fond toujours aussi profond : sa progression est clairement visible. Il tire de cet album son premier tube avec le désormais célèbre « So Maness« . La France entière est alors ambiancé par des lyrics à propos de la vie de la rue : « Des armes, de la drogue, des gadjis frère il y en a à la pelle« . Soso Maness reçoit avec ce titre son premier single d’or !

Mais un problème majeur est venu se greffer à son succès : le covid. En effet, les clubs fermés ainsi que les showcases et les concerts qui ne sont plus possibles empêchent l’artiste de retrouver son public. Cela se révèle encore plus problématique quand sort en août le tube de l’année auquel Soso participe, « Bande organisée« . On y retrouve Jul, SCH, Soso Maness, Naps, Kofs, Elams, Solda et Houari. Le morceau bat tous les records et est aujourd’hui certifié double single de diamant ! Le tube est tiré de l’album « 13 Organisé« , un projet instigué par Jul qui réunit plus de 50 rappeurs marseillais. Soso Maness apparaît sur quatre titres de l’album qui est certifié disque de platine.Une année pleine de succès mais qui n’a donc pas pu se concrétiser sur le devant de la scène.

2021, « Avec le temps »

Aujourd’hui sort donc le troisième album de l’artiste, « Avec le temps« . Mêlant introspection et vie de la rue qu’il a vécu, Soso Maness livre encore une nouvelle palette de son talent.

Il invite de gros noms sur le projet avec pas moins que SCH, PLK, Gims et Jul ! A noter que le rappeur prend encore une fois une voie artistique totalement différente de d’habitude sur son interlude. Après un morceau de variété française à la Renaud sur « Rescapé » puis un morceau rock sur « Mistral », il propose cette fois-ci une balade country sur le thème des gens incarcérés.

Le cinéma par nous pour nous

Passionné de cinéma, Sofien Manessour de son vrai nom, en a marre de voir des films et séries parlant de la vie des quartiers sans que les réalisateurs l’ait vraiment vécu. Jamais mieux servi que par soi-même il finance, écrit et tourne alors son premier court-métrage, « Le vent tourne« , qui sort en juillet 2019. Il y joue en tant qu’acteur et lance sur le devant des caméras plusieurs personnes de son quartier. Le projet prend la sauce et affole les compteurs, il compte aujourd’hui 5,9 millions de vues. Il enchaîne avec la suite du projet en janvier 2020 et sort « Le sang appelle le sang« . Le succès est encore une fois au rendez-vous et l’artiste promet alors une nouvelle suite encore plus qualitative pour son public.

Hier sortait donc le troisième épisode de son court-métrage du même nom que son album, « Avec le temps« . On y retrouve les personnages des épisodes précédents et une qualité incroyable de réalisation. Une fiction dans laquelle il relate encore une fois un certain côté de la vie de quartier à Marseille dont il a bien connu les facettes : le trafic de drogue, l’amitié et la trahison. Comme à son habitude, l’épisode est composé de quelques morceaux du nouvel album de Soso Maness qui dynamise le tout.